Entrée libre sur réservation

PRÉSENTATION

Le Journal d’Anne Frank – L’opera monologue de Grigori Frid (1915-2012)

Pour la première fois en France, à l’occasion de la Journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste, nous présentons le projet international dédié au 80e anniversaire de la publication de la source littéraire et au 50e anniversaire de la première de l’opéra.

En 2012 Le Journal d’Anne Frank de Grigori Frid a été reconnu comme l’opéra le plus souvent interprété par un compositeur contemporain.

Anne Frank, jeune fille habitant Amsterdam en Hollande durant la Shoah, est cachée avec sa famille pendant plusieurs mois pour échapper aux arrestations des Juifs. Elle décide d’écrire un journal entre le 12 juin 1942 et le 1er août 1944, date à laquelle elle et sa famille sont arrêtées. Envoyée à Bergen Belsen, Anne meurt du typhus en mars 1945. Son père Otto Frank est le seul à survivre. A son retour à Amsterdam, Miep Gies, qui a récupéré le journal juste après l’arrestation des Frank, le remet à Otto qui décide de le publier pour honorer le rêve de sa fille de devenir écrivain. Le journal d’Anne Frank sort pour la première fois en juin 1947 en Néerlandais. Depuis il a été traduit en plus de 70 langues.

« Le compositeur russe Grigori Frid éprouve, selon son aveu, un violent choc émotionnel après avoir lu le Journal d’Anne Frank. Il choisit alors de mettre en musique ce récit déchirant sous la forme d’un « mono-opéra » – le terme désignant ici un monologue lyrique pour soprano en vingt-et-une scènes. Celles-ci sont construites autour de courts extraits du Journal choisis par le compositeur dans sa traduction russe.

Si le format pour voix féminine seule rappelle l’Erwartung de Schönberg ou La Voix humaine de Poulenc, l’écriture de Grigory Frid renvoie davantage à Mahler, Berg et surtout Chostakovitch. Le compositeur choisit d’ailleurs une proximité expressive au texte, sans tomber ni dans la facilité illustrative, ni dans l’aridité d’un système. L’œuvre est ainsi construite autour d’un motif obsessionnel de quatre notes, dont l’apparition sous différentes formes irrigue chaque scène – comme un présage funèbre du destin tragique de la jeune fille. La partition varie les ambiances, combinant à la densité rythmique et polyphonique de certains tableaux (Le Raid) une nudité harmonique désespérée (Mémoire) ou le lyrisme naïf d’un amour enfantin (Je pense à Peter) »…

Tancrède Scherf, 2013

BIOGRAPHIES

Anna Dudina (soprano) comme Anne Frank

Anna est née à Pétersbourg dans une famille de musiciens. Ses débuts l’opéra ont eu lieu à l’âge de 6 ans. La même année, elle a commencé à travailler dans un studio de cinéma, enregistrant des chansons dans la version russe des dessins animés de Disney. Pendant ses années d’école, Anna a étudié la flûte et a été soliste du célèbre chœur d’enfants de la télévision et de la radio de Saint-Pétersbourg; avec ce chœur, Anna a participé à des productions du Théâtre Mariinsky, a chanté à la Philharmonie de Saint-Pétersbourg. Anna a commencé à étudier le chant lyrique en 2017. En 2019, à l’âge de 16 ans, elle remporte un prix spécial pour la meilleure interprétation de Mozart du concours international des jeunes chanteurs d’opéra en Estonie. Elle a participé à l’Académie de théâtre d’été de Graz et à l’Académie des jeunes chanteurs d’opéra du Théâtre Mariinsky. En 2020-2022, Anna a étudié à la Faculté de Théâtre Musical du GITIS (Moscou).

Vera Okhotnikova (pianiste)

Véra commence ses études de piano à l’âge de 7 ans. Trois ans plus tard, elle donne son premier concert avec orchestre. À l’âge de 14 ans, Véra entre à l’Ecole Centrale de Musique Tchaikovsky et puis elle entame ses études supérieures au Conservatoire Tchaïkovski à Moscou. La pianiste mène une vie active de concertiste. Avec son frère, le trompettiste Sergeï Nakariakov, elle donne de nombreux concerts en Europe, en Asie, aux États-Unis, au Canada, en Israël et en Russie. Depuis 2008, Mme Okhotnikova occupe le poste d’accompagnatrice et de chef de chant au Conservatoire Rimsky-Korsakov. Depuis 2002, Véra Okhotnikova est régulièrement invitée comme chef de chant pour des productions avec l’Opéra nomade à Paris, l’Opéra de Toulouse, l’Opéra de Monte Carlo. Depuis 2018 Okhotnikova a été chef de chant à l’Opéra du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg.