BILLETTERIE

PRÉSENTATION

Annie Barbazza & John Greaves

Les amateurs de grande musique anticonformiste doivent remercier un créateur militant comme Max Marchini du label Dark Companion. Les disques issus des enregistrements live sont précieux.

 Earthly Powers, un document sonore des concerts italiens d’il y a quelques mois par le duo, actif depuis un certain temps, formé par John Greaves , soixante-quatorze ans , chanteur et multi-instrumentiste gallois qui navigue depuis les mers du rock progressif et expérimental pendant un demi-siècle, et Annie (Anna) Barbazza , trente ans, une Milanaise qui a grandi à Plaisance et dont le talent vocal a été découvert par le grand Greg Lake (1946-2016, pour moi la plus belle voix de la pop et du rock britannique avec celle de Richard Sinclair).

Un talent particulier

L’inoubliable bassiste et chanteur des premiers King Crimson, convaincu par l’excellence de Barbazza après l’avoir entendue en live, la voulait comme chanteur principal de l’album Moonchild, où certaines de ses compositions classiques étaient arrangées par le pianiste et compositeur Max Repetti. Produit par Lake lui-même avec son ami Marchini pour son label historique Manticore Records, repris à sa mort par le même propriétaire de Dark Companion, cet album fut la porte d’entrée d’Annie vers l’imaginaire artistique qui l’avait fascinée et sur laquelle il s’était formé. 

Il était inévitable pour quelqu’un qui, à seize ans, avait acheté le vinyle de Leg End, 1973, l’album légendaire et caractéristique d’Henry Cow avec une chaussette pop rustique désarmante sur la pochette, de rencontrer tôt ou tard John Greaves. Surtout si l’artiste, qui possède également un excellent album live au catalogue Dark Companion, arrive à Piacenza, l’épicentre du label et où Annie Barbazza étudiait le piano. La rencontre entre les deux donne lieu à plusieurs collaborations dont Folly Bololey, un album qui leur est sorti en 2019 et le North Sea Radio Orchestra qui retrace, désolé si cela ne suffit pas, un album d’époque comme Rock Bottom, 1975, de Robert Wyatt. 

Les pouvoirs terrestres de Greaves et Barbazza

« Bonsoir. Une chanson de Robert Wyatt », ce sont aussi les paroles, en bon italien, avec lesquelles Greaves fait ses débuts dans Hearthly Powers. Il s’agit d’une belle interprétation au piano solo de God Song.

C’est l’une des trois chansons d’autres, avec les fascinantes To Make You Feel My Love de Bob Dylan et Avalanche de Leonard Cohen, sur dix-neuf compositions. Greaves se taille la part du lion avec Bad Alchemy, Kew-Rhône, Swelling Valley, The Song plus How Beautiful You Are, Walking On Eggshells, Dead Poets, The Price We Pay, Summer On Ice (ces cinq derniers sont peut-être la partie la plus excitante de l’album) et encore The Green Fuse, le titre éponyme Heartly Powers, Time, tous issus des différentes phases de son expérience artistique de soliste, avec Henry Cow et avec d’autres, écrits avec et sans son parfois alter ego Peter Blegvad qui est l’unique auteur de In Hell’s Malgré. Greaves signe également In Te avec Annie Barbazza et Max Marchini. De Barbazza seul est la Fleur de Lotus.

« Annie et moi travaillons ensemble depuis quelques années maintenant. Son approche instinctive de mes chansons correspond à mon besoin de les redéfinir sans cesse. Nous avons enregistré beaucoup de trucs ensemble et j’ai eu le plaisir de participer à son magnifique album solo Vive. Je suis ravi de l’entendre s’approprier ce qui était autrefois le domaine de Dagmar Krause et Lisa Herman. Voici ce que nous faisons en direct, y compris quelques reprises respectueuses (j’espère) des plus grands. J’espère que tu l’aimeras. » John Greaves l’a dit à Paris.

«Je rêve de rencontrer John depuis que j’ai découvert sa musique. Avoir ensuite eu l’opportunité de devenir amis et de faire de la musique ensemble a changé ma vie au fil des années. J’admire beaucoup John, j’aime sa poésie et je lui serai toujours reconnaissant d’avoir peint les rêves aux couleurs vives d’une petite fille. Cet album rassemble certaines de nos dernières performances live en duo. Bienvenue au spectacle. » Annie Barbazza l’a dit à Turin.

Extraits d’un article de Piétro Andréa Annicelli