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88 touches et 20 doigts
01/07/2023-20:00 - 21:15
15€ à 20€
PROGRAMME
Fantaisie-Toccata de Graciane Finzi
Six épigraphes antiques de Claude Debussy
Le Sacre du Printemps de Igor Stravinski
PRÉSENTATION
GABARRA MALIAREVITCH PIANO DUO
88 touches, 20 doigts et autant d’occasions de se laisser porter par le talent et la virtuosité de Paule-Emmanuelle Gabarra et Xénia Maliarevitch ! À travers les œuvres de trois compositeurs et compositrices qui incarnent, chacun à leur manière, la modernité de leur époque, ces deux pianistes complices convient à un véritable feu d’artifice musical, aussi fin qu’éclatant.
Les Épigraphes antiques de Claude Debussy convoquent une Grèce antique fantasmée. Composées juste avant la Première Guerre mondiale, ces pièces brèves frappent par leur écriture raffinée et expressive, qui rompt avec la tradition musicale du temps. Le piano debussyste y évoque, tout en subtilité, le souffle diaphane de la flûte d’un faune, le tintement clair des harpes des danseuses égyptiennes, et le chant mélodieux et les lentes processions des prêtresses d’Apollon.
Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, quant à lui, nous transporte vers la Russie païenne et ses rituels ancestraux. Lors de sa création en 1913, ce ballet animé d’une force brute et d’une énergie rythmique proprement inouïe cause un immense scandale. Stravinsky y cite des mélodies populaires russes et ukrainiennes, qu’il place dans un environnement musical d’une grande modernité ; la partition alterne entre des passages statiques, dans lesquels tournent des cellules mélodiques entêtantes, et des déferlements de violence sonore saisissants. Après cette œuvre, la musique ne s’écrira plus jamais comme avant.
L’élan rythmique de la Fantaisie-Toccata de Graciane Finzi n’est pas étranger à celui du Sacre du Printemps. Composée en 2015, l’œuvre joue sur le flux et le reflux d’une tension rythmique obsédante, qui tantôt gonfle et tantôt s’apaise. Son interprétation requiert une redoutable précision, mais aussi une grande liberté expressive.
Elles ne se connaissaient ni pianistiquement, ni musicalement ; elles ont échangé sur la vie, la musique : voilà qui a leur suffi pour comprendre qu’une belle énergie, un goût de la précision dans l’expression et une inspiration commune et fluide pouvaient les réunir. La première de ces deux complices, Paule-Emmanuelle Gabarra, s’est formée au CNR de Bordeaux et à l’École Normale de Musique de Paris, dont elle sort diplômée avec les honneurs à l’âge de 17 ans. Xénia Maliarevitch, quant à elle, vient approfondir la pratique du piano, découverte à Saint-Pétersbourg, au conservatoire de Nancy, puis au Conservatoire de Paris. Leurs carrières respectives forcent l’admiration : elles parcourent les scènes du monde entier, tant en solo qu’en tant que partenaires de musique de chambre, et jouent avec les interprètes les plus prestigieux.
Voilà maintenant plus d’un an que ces deux grandes dames du piano, unissant leurs talents, explorent avec passion le répertoire à quatre mains et pour deux pianos.
Le programme qu’elles proposent vagabonde à travers les œuvres de compositeurs et compositrices qui incarnent, chacun à leur manière, la modernité de leur époque. À l’Antiquité fantasmée des Épigraphes antiques de Debussy, dans lesquelles le piano figure le souffle diaphane de la flûte d’un faune et le tintement clair des harpes des danseuses égyptiennes, succède les rituels ancestraux de la Russie païenne qu’évoque le Sacre du Printemps de Stravinsky. L’énergie inouïe de cette dernière œuvre, qui alterne entre passages statiques, entêtants et déferlement de violence musicale, n’est pas sans évoquer l’élan rythmique de la Fantaisie-Toccata de Graciane Finzi. Un véritable feu d’artifice musical aussi éclatant qu’expressif, offert par deux interprètes d’exception !
Nathan Magrecki